« Je demeure tout près du Théâtre Antoine, son image m’est familière et j’éprouve un grand respect pour son fronton et pour l’agglomération vivante du public qui s’y constitue quotidiennement […] Que cette architecture s’exerce encore pleinement dans la mue actuelle d’un quartier populaire de Paris, là où s’érigea il y a plus d’un siècle le Théâtre Libre d’Antoine, où Barrault créa Numance de Cervantes, Albert Camus ses Possédés d’après Dostoïevski, et d’où l’on vient de toute la France et aussi de l’étranger, est une aura précieuse dans le paysage de Paris. Les lieux ne sont rien sans les hommes qui y demeurent, en font leur raison d’être. Avec le théâtre, ce n’est plus seulement de soi qu’il s’agit, mais aussi de ceux qui y vont, des spectacles qui les motivent, des textes qui s’y donnent, de la tenue de la salle et surtout de cette alchimie où fusionne le verbe, l’acteur-medium, l’espace où la respiration du spectateur se lie aux arpèges du plateau. Le spectacle incarne un temps unique dans une orchestration permanente, une programmation continue de mises à l’affiche, de saisons qui, une à une sont devenues ici, au Théâtre Antoine, toute une vie ».

Soumis par Anonyme le mar, 04/02/2014 - 10:22
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Dates:
Samedi, 1 Janvier, 1927
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